Marché de l’immobilier neuf : quel bilan en cette fin 2025 ?
L’immobilier neuf traverse une période de fortes turbulences. Alors que les coûts de construction ont bondi de près de 15 % en deux ans et que les conditions d’accès au crédit freinent de nombreux acquéreurs. Le marché enregistre une forte baisse des ventes en 2025. Mais la situation n’est pas homogène : certaines zones résidentielles et segments spécifiques (logements étudiants, résidences seniors) tirent encore leur épingle du jeu. Pour les agents immobiliers, décrypter ces tendances est essentiel pour orienter leurs clients.
Des mises en chantier en net recul
Selon la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), les mises en chantier ont reculé de 10 % sur les neuf premiers mois de 2025, par rapport à la même période en 2024. Cette baisse s’explique par l’augmentation du coût des matériaux, la raréfaction des fonciers disponibles et la frilosité des investisseurs institutionnels. Dans les grandes métropoles, certains programmes sont même gelés, faute de demande solvable.
Des ventes en baisse, mais contrastées selon les territoires
Les ventes de logements neufs affichent une diminution de 7 % sur un an. Paris, Lyon et Bordeaux figurent parmi les marchés les plus touchés, avec un recul de 10 à 12 %. À l’inverse, des villes comme Toulouse (+2 %), Nantes (+1,5 %) et Montpellier (+1 %) résistent mieux, portées par une forte demande locative et une démographie dynamique. Les investisseurs y voient toujours un levier de sécurisation patrimoniale, malgré la contraction du marché national.
Témoignage – Laurent Didier, promoteur à Nantes
« Certes, le marché national souffre, mais dans une ville comme Nantes, nous continuons à enregistrer un bon niveau de réservations, surtout sur les petites surfaces. Les investisseurs recherchent des biens adaptés à la location étudiante ou meublée. La clé reste de proposer des prix cohérents et des programmes bien situés. »
Les segments porteurs : étudiants et seniors
Alors que la demande familiale fléchit, deux segments se démarquent : les résidences étudiantes et les résidences services seniors. La croissance démographique et l’évolution des modes de vie soutiennent ces marchés, où les taux d’occupation dépassent souvent 95 %. Pour les agents, proposer ces produits constitue une opportunité de diversification.
Perspectives fin 2025-début 2026
La tendance générale laisse présager une stabilisation des prix dans l’immobilier neuf, après deux années de hausse continue. Mais la pression sur l’offre et la demande locative devrait maintenir un certain niveau d’attractivité pour les investisseurs. Les professionnels doivent cependant redoubler de pédagogie pour expliquer les enjeux de rentabilité et rassurer sur la solidité des projets.
Pour conclure sur le sujet…
En cette fin 2025, le marché de l’immobilier neuf reste à la croisée des chemins. Si les chiffres nationaux témoignent d’un ralentissement, certaines zones résidentielles et segments spécialisés offrent encore de réelles opportunités. Pour les agents immobiliers, l’enjeu est de cibler ces niches et d’accompagner leurs clients dans des choix éclairés, adaptés à la fois à leurs objectifs patrimoniaux et aux réalités locales.


